Côte d'Ivoire -France : Les Atchans attendent impatiemment leur tambour parleur

La restitution de 26 trésors royaux au Bénin est un signal fort perçu même en Côte d'Ivoire. Cela signifie qu'il est bien possible que d'autres pays rentrent en possession de leurs œuvres d'art , qui, il faut le préciser restent intimement liées à leurs histoires. Du côté de la Côte d'Ivoire, la communauté Atchans attend avec impatience son tambour parleur.
En effet, une demande de restitution avait été formulée depuis fin 2018 pour près de 150 œuvres. Emmanuel Macron s’est engagé, il y a un mois, à restituer à la Côte d’Ivoire l’une d’entre elles : le « djidji ayôkwé » (le « tambour parleur ») des Ébriés, initialement appelés « Atchans », exposé au musée du quai Branly, à Paris.
La chefferie traditionnelle atchan loue le geste de la France et attend le retour à Abidjan de cet objet volé en 1916. Il servait dans le temps à prévenir des dangers, mobiliser pour la guerre ou convoquer à des cérémonies ou des fêtes. Adjamé faisait office de centre névralgique, car dépositaire du tam-tam parleur, selon les explications le doyen Clavaire Mobio Aguego, actuellement détenteur de l’autorité traditionnelle à Adjamé.
« C’était un moyen de communication à l’occasion d’une fête, à l’occasion… Quel que soit ce qui devait se passer, c’est Adjamé qui tapait le tam-tam pour les appeler. C’est un tam-tam qui, vraiment, jouait beaucoup de rôles. Si les colons l’ont pris, c’était une manière de pouvoir avoir la mainmise sur le groupe atchan », raconte-t-il.
Il se peut que cet objet sacré revienne d'ici 2022. Mais en attendant, cela donne le temps aux populations de sept villages travaillent sur les dispositions à prendre pour un accueil digne de ce nom.